L’usure d'un monde une traversée de l’Iran François-Henri Désérable (Gallimard)
4eme de couverture
Fin 2022, au plus fort de la répression contre les manifestations qui suivent la mort de Mahsa Amini, François-Henri Désérable passe quarante jours en Iran, qu’il traverse de part en part, de Téhéran aux confins du Baloutchistan. Arrêté par les Gardiens de la révolution, sommé de quitter le pays, il en revient avec ce récit dans lequel il raconte l’usure d’un monde : celui d’une République islamique aux abois, qui réprime dans le sang les aspirations de son peuple ».
Attirée depuis longtemps par les récits de voyages, à pied, à cheval, en train ou en voiture, j’ai sauté sur l’occasion. J’ai vaguement lu que le voyage était en Iran ce qui m’a un peu étonnée. Et j’ai entamé ce voyage particulier sans me lasser.
Cet auteur, dont j’ignorais l’existence, François-Henri Désérable est parti sac à dos sur les routes d’Iran, juste au moment où la jeunesse se soulevait suite à la mort de Mahsa Amini qui avait osé défier l’ordre des mollahs et retirée son voile fin 2022. C’est le moment aussi, où un jeune touriste français parti en van en Iran a été jugé et condamné à huit ans de prison. Ce ne sont d’ailleurs, pas les seuls touristes étrangers dans les geôles iraniennes.
Ce qu’il raconte de son voyage est fort intéressant. Il perçoit la gentillesse des Iraniens qui lui ouvrent leurs portes et se rend compte qu’ils exècrent les mollahs. Contrairement aux idées reçues, les étrangers ne sont pas le grand Satan. Et M’Bappé est considéré comme un Dieu. Certains iraniens le mettent en garde car les murs parlent et la surveillance des étrangers une réalité. Il prend des précautions, envoie ses textes et photos par mail, pour immédiatement après les effacer ainsi que tous les messages compromettants. Il rencontre quelques autres étrangers et fait des bouts de chemin avec eux. Certaines villes résonnent à nos oreilles, comme des paradis perdus, Ispahan et Persépolis notamment.
François-Henri se nourrit de toutes les histoires racontées tout au long du chemin pour nous faire connaître ce peuple courageux qui se bat à sa façon.
« Depuis quarante-trois ans, et même bien davantage, la peur était pour le peuple iranien une compagne de chaque instant, la moitié fidèle d’une vie. Les Iraniens vivaient avec dans la bouche le goût sablonneux de la peur. Seulement depuis la mort de Mahsa Amini, la leur était mise en sourdine : elle s’effaçait au profit du courage. »
Commentaires
Encore un livre que j'ai prévu de lire mais qui passe finalement après d'autres choix de lecture. Dans une autre dimension, j'aurais peut-être le temps de lire tous les livres qui me font envie...
Chaque jour on fait des choix : je ne sais absolument pas pourquoi ce livre là m’a attirée à la médiathèque, car plein d’autres étaient disposés. Dans quelques temps tu seras peut-être attirée par l’Iran
J'ai un exemplaire dédicacé ! Je n'allais pas rater cette lecture, j'ai eu la chance d'aller là bas une dizaine de jours en 2009.
Waouh ! Je pense que peu de personnes y sont allées. Curieuse d’avoir ton ressenti sur ce livre même si je suis bon public dès qu’il s’agit de voyages
J’aime beaucoup cet auteur, et si je n’ai pas encore lu celui-ci c’est uniquement faute de temps.
Bonne soirée
Anne
En fait, je crois que je fais mes choix en fonction de mes attentes du moment. : voyages, par forcément en Iran, il y a plus cool comme destinations ! En ce moment j’aime bien lire des expériences sportives ou de découvertes à l’étranger.
Un récit qui me tente beaucoup ; malgré la PAL qui m'attend, j'espère arriver à le lire lui aussi.
C’est une intéressante et belle découverte de ce pays qui paraît inaccessible vu ce qui s’y passe et qui rend cette lecture d’autant plus riche. Ce que j’en retiens et qui est pourtant une évidence : distinguer l’Iran politique des mollahs et les iraniens .
Que d'épreuves pour ces peuples opprimés par des idéologies totalitaires !
Ton billet me rappelle les témoignages de personnes qui y ont séjourné, toutes frappées par la gentillesse de l'accueil. Je prends note de ce livre, merci.
Oui il faut vraiment distinguer le pays totalitaire et les Iraniens, peuple gentil qui lutte en sourdine. C’est un très beau récit !
J'avais repéré cet auteur avec d'autres titres, notamment Mon maître et mon vainqueur, qui ne me tentaient pas trop. En revanche un récit de voyage, et en Iran en plus, oh oui, c'est irrésistible pour moi ! Ce serait enfin l'occasion pour moi de lire cet auteur qui m'intriguait, mais que je ne savais pas par quel bout découvrir.^^
Les récits de voyage rien de tel pour découvrir un auteur. Je crois que si cela n’avait pas été ce type de récit, je serais passer à côté !