"La sorcière écarlate" de Laurie Lico Albanese (Hauteville)

4ème de couverture :
"Salem devait être un nouveau départ, un endroit où l'odeur piquante de la cannelle et du thé parfumerait l'air d'espoir ; où les couleurs seraient en sécurité, vivantes, en moi. J'avais dix-neuf ans, et Nathaniel Hawthorne vingt-quatre lorsque nous nous rencontrâmes dans ces rues de briques. C'était en l'an 1829, et nous luttions tous deux, chacun à notre manière, pour être libres - lui avec ses carnets, moi avec mon aiguille.Brodeuse aux doigts de fée, Isobel Gamble descend d'une lignée de femmes qui possèdent toutes un don exceptionnel : celui de percevoir la couleur des lettres et des sons. Très tôt, elle apprend à le cacher, pour ne pas être, comme ses aïeules, accusée de sorcellerie. Contrainte de fuir en Nouvelle-Angleterre avec son mari, Isobel se retrouve rapidement seule à Salem. Son destin croise alors celui du jeune Nathaniel Hawthorne, un écrivain hanté par le rôle de ses ancêtres lors des tristement célèbres procès de sorcellerie..."
Quelle belle découverte ! Et pourtant le monde des sorcières ne m’attire pas du tout. (ce livre m'a été offert). Isobel est une brodeuse aux doigts de fée qui possède un don, celui de percevoir des couleurs lorsqu’un son ou des lettres apparaissent. La "sorcière" doit fuir l’Ecosse avec son mari pour aller dans le « nouveau monde » à Salem. Bientôt elle va se retrouver seule à affronter les vicissitudes de cette nouvelle vie. Elle va faire la connaissance de plusieurs personnes dont un certain Nat, Nathaniel Hawthorne, écrivain dont elle va tomber amoureuse.
J’ai aimé le personnage d’Isobel qui va se battre pour son émancipation et sa liberté face aux rumeurs et à la délation.
J’ai aimé la description de ce nouveau monde, société puritaine où l’esclavage est encore présent et les conditions des femmes très précaires.
J’ai aimé certains personnages comme le capitaine Darling, qui apporte une dimension humaine au récit.
Et je découvre ce don exceptionnel appelé "synesthésie" méconnu au début du 19 eme siècle qui se manifeste de différentes façons. (Kandinsky voyait lui des couleurs quand il écoutait de la musique)
Ce personnage d’Isobel a réellement existé (sous un autre prénom, Hester) et sous la plume de l’écrivain Nathaniel Hawthorn qui a écrit "la lettre écarlate" en 1850. Isobel était sa maîtresse.
On peut donc dire que dans ce récit « la sorcière écarlate » Laurie Lico Alvanese, revisite l’histoire de deux de ses protagonistes avec le recul du temps pour décrire et comprendre cette période et je dois dire que c’est très réussi.
Moi qui voulait à peine lire le livre quand j’ai vu que l’on parlait de sorcière ! Et je crois que je vais lire l’original « la lettre écarlate »
Commentaires
Je dois dire que, sans ton billet, je n'aurais pas fait le lien avec La lettre écarlate (lu à la fac et adoré !). J'étais plus focalisée sur le mot "sorcière" et je ne m'attendais pas à ce que ce serait aussi enthousiasmant.^^ Me voilà curieuse maintenant !
Comme quoi, c'est bien de sortir de sa zone de confort de temps en temps !
En te lisant je me disais que l'histoire me disait quelque chose, j'ai lu "la lettre écarlate" il y a des années. Il faudrait le relire d'ailleurs car je n'en garde que peu de souvenirs si ce n'est de cette société étouffante et puritaine qui condamne cette jeune femme à vie...je sais qu'il y en a eu plusieurs nouvelles traductions depuis, je serai curieuse de savoir laquelle est la plus recommandée...Merci de nous parler de cette autrice qui a revisité l'histoire.