"Marcher à Kerguelen" de François Garde (Gallimard)
4ème de couverture :
Pendant vingt-cinq jours, dans la pluie, le vent et le froid, en l’absence de tout sentier, François Garde et ses compagnons ont réalisé la traversée intégrale de Kerguelen à pied en autonomie totale.
Une aventure unique, tant sont rares les expéditions menées sur cette île déserte du sud de l’océan Indien aux confins des quarantièmes rugissants, une des plus inaccessibles du globe. Cette marche au milieu de paysages sublimes et inviolés, à laquelle l’auteur avait longtemps rêvé, l’a confronté quotidiennement à ses propres limites. Mais le poids du sac, les difficultés du terrain et du climat, les contraintes de l’itinérance, l’impossibilité de faire demi-tour n’empêchent pas l'esprit de vagabonder.
Au fil des étapes, dans les traversées de rivières, au long des plages de sable noir, lors des bivouacs ou au passage des cols, le pas du marcheur entre en résonance avec le silence et le mystère de cette île et interroge le sens même de cette aventure.
Evoquer Kerguelen pour moi, c’est me souvenir de ce livre que j’ai tant apprécié « l’arche des Kerguelen » de Jean-Paul Kauffmann. C’est me souvenir de ce territoire lointain, sauvage que peu d’humains connaissent.
L’auteur de ce livre « marcher à Kerguelen » m’est inconnu ; j’apprends sur la quatrième de couverture qu’il a été récompensé du Goncourt du premier roman (« ce qu’il advint du sauvage blanc » en 2012). La biographie de François Garde nous apprend notamment ceci : « François Garde est juge administratif, ancien conseiller de cabinets ministériels, administrateur supérieur des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF), de 2000 à 2005; ancien secrétaire général du gouvernement de la Nouvelle Calédonie; de 2008 à 2009 ».
Les présentations faites, je me suis dit que l’auteur connait de près les territoires français éloignés. Il décrit dans un premier temps par le menu, l’organisation de son voyage, le choix de ses équipiers, les contraintes du voyage. Et nous voilà embarqués dans son périple de 25 jours au bout du monde dans cet archipel inhospitalier.
On ne va pas se mentir, ce n’est pas un livre palpitant avec des actions à chaque page. C’est un livre qui prend le temps de raconter chaque journée avec son lot de soucis, que ce soit le corps qui lâche, un gant perdu ou les aléas du temps.
« Rien ne serait plus hypocrite que de laisser croire à la chronique d’un exploit. L’effort que nous affrontons, vingt-cinq jours de marche avec vingt-cinq kilos sur le dos, n’eût pas impressionné les grognards de la Grande Armée. Il ne surprend que notre paresse contemporaine, où ascenseurs, escaliers mécaniques, voitures, trains et métros nous reposent en permanence. Ici ces paysages sans variété, sans habitants, sans mémoire, ne se prêtent pas aux habituelles scènes de genre : le thé sous la yourte, le mariage dans la tribu…pourtant au-delà. Des océans, il me fallait ces plateaux, ces vallées, ces péninsules, ces cartes approximatives, ces contraintes logistiques. En choisissant Kerguelen, je dis quelque chose de moi. Mais quoi ?... »
En lisant ce livre de mon fauteuil, j’ai vraiment eu l’impression de marcher avec l’auteur. Les paysages sont bien décrits, l’atmosphère qui règne aussi. Bon je n’ai pas eu froid, je n’avais pas les chaussures mouillées en permanence comme les quatre aventuriers et je ne dormais pas dans une tente prévue pour trois à quatre personnes ! Les tensions, les moments de faiblesse et les hésitations ne sont pas éludés. C’est un retour d’expériences, d’aventures comme je les aime. Il n’y aucune longueur dans cet écrit. Il n’y a pas de moment dramatique mais des moments compliqués pour sûr, et François Garde nous les fait partager.
J’ai accompagné l’auteur dans sa marche au jour le jour en m’imaginant très bien son périple et c'est ce qui compte pour moi.
Avis sur Babelio
Commentaires
Un récit qui nous fait marcher, pour moi bien loin, dans une région que je ne connais pas, un récit qui fait voir et transpirer, frisonner de froid et admirer. C'est une belle expérience. À lire au chaud si je comprends bien...
Merci!
Oui c'est loin et les frileuses comme moi n’ont pas leur place
Sacré périple... il faut être à la fois résistant et entraîné...
Je pense qu’il faut être entraîné et avoir en tête que point de secours rapide
Des fois je me dis que l'humain aime s'imposer de ces épreuves, haha ! Bon, moi je ne suis pas très marche, du tout même, donc ce genre d'expédition ne me fait pas fantasmer (malgré le côté île déserte, aventures), mais je connais des gens autour de moi dont la marche est une passion. Ce serait une bonne idée de cadeau !
La marche et l’éloge de la lenteur mais ici on rajoute le froid et la solitude extrême . Ce n’est pas pour CB moi même si j’aime marcher.
C'est une excellente idée de cadeau pour quelqu'un qui m'est proche et rêve des Kerguelen depuis longtemps.
J’ai quand CB meme préférer celui de Kaufman comme livre mais ça fait vraiment longtemps que je l’ai lu. Je devrais le relire maintenant.
C'est tout à fait le genre de récits qui me plait, merci!!!
Comme Keisha. Peu m'importe que ce ne soit pas trépidant, l'essentiel est de se sentir avec eux, dans un paysage lointain. Inutile de te dire que dans la vraie vie je ne me lancerai jamais dans une telle aventure !
Alors là oui je me suis sentie avec eux, enfin sous ma couette.