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La famille de Pantin de Michèle Fitoussi (Stock)

4ème de couverture :

« Cet hier qui ne m'appartient pas me manque parfois comme s'il était le mien. Il est vrai que je suis une nostalgique de la nostalgie. C'est un spleen qui me vient depuis la nuit des temps, peut-être inscrit dans mes gènes.
Ma gorge se noue et les larmes affleurent quand j'entends de la musique arabe, du flamenco, du fado, du rebetiko, du kletzmer. Je regrette les lieux où je n'ai pas vécu, les époques où je n'étais pas née, les pays que je ne verrais pas, ceux où je ne reviendrai plus, les bons moments qui s'enfuient, tous ces mondes révolus que je ne connais que par le cinéma, par mes lectures ou par les souvenirs que j'emprunte.
Toutes ces villes aussi d'où les Juifs ont presque disparu, Alexandrie, Berlin, Istanbul, Cracovie, Odessa, Bagdad, Saint-Pétersbourg, Vienne...
Et Tunis avant notre départ.»

 

Dans ce récit puissant et mélancolique, Michèle Fitoussi dresse un portrait magnifique de ceux qu’elle appelle sa « famille de Pantin ». Oncle Pap, Tante Pim, Sarah, Albert et les autres, parents, cousins ou grands-parents de l’autrice, revivent leurs destins d’exilés sous sa plume tendre. À travers eux, c’est l’histoire de tous les Juifs de Tunisie qui est convoquée, afin que demeure, toujours, une trace de leur passage.

J’ai pu écouter Michèle Fitoussi au printemps dernier sur la plage au salon du livre d’Arcachon baptisé « la plage aux écrivains ». En effet, elle a été invitée à lire quelques extraits de son livre sur la plage un après-midi.

Et je dois dire que d’être allongée (et oui après le repas, c’est la sieste !), au soleil et écouter une histoire, c’est très agréable. Je me souviens que je n’ai eu aucun mal à rentrer dans son histoire. Au bout du délai imparti, elle a demandé à toutes les personnes présentes, peut-être étions-nous une soixantaine, si nous voulions qu’elle continue ; elle a continué pour notre plus grand plaisir. Sa voix était très agréable et cette femme était semble-t-il heureuse de partager son récit.

Je reprends donc, en lisant son livre, l’histoire du début et je dois dire que je me suis laissé embarquer par cette famille. On navigue entre la Tunisie sous protectorat français, le pays d’origine, avec une éducation bien française, ses lieux, sa cuisine et ses odeurs et la France, après l’indépendance, surtout Paris, avec les adresses et les métiers des uns et des autres et toutes les fêtes familiales. A travers son récit, c’est l’Histoire ainsi que son histoire personnelle, que Michèle Fitoussi raconte. Son histoire personnelle qu’elle va dérouler et qui n’est pas un long fleuve tranquille. L’histoire de ses proches dont elle va découvrir au fil des années, des morceaux. Et sa judéité : « Il y a tant de façons de se sentir juif, les miennes tiennent en deux mots, fierté et fidélité. La fierté ‘appartenir au peuple du livre, des textes, de l’interprétation, du questionnement et de l’intelligence. La fidélité à une histoire, une cellule des valeurs, des traditions que je me sens libre de ne pas respecter et qui pourtant m’émeuvent ».

J’avoue que j’ai été parfois un peu perdue dans les méandres de cette famille mais les personnages sont attachants et je retiens de cette autrice ces mots :

« …je revendique mes provenances et mes constructions plurielles, être à la fois juive et laïque, tunisienne et française, me sentir grecque en Grèce, italienne en Italie, et tout autant méditerranéenne, mélanger l’Orient et l’Occident. »

"La plage aux écrivains" c'est le weekend prochain. Et la grande animation du samedi, c'est la ruée sur le buffet d'huîtres (17 000) offert par la ville à l'occasion de ces rencontres, ce qui génère 1000 kg de coquilles qui sont recyclées.

Commentaires

  • Michèle Fitoussi ça me rappelle l'époque où je lisais encore Cosmopolitan et Elle. Je ne savais pas qu'elle avait sorti un livre récemment. En général j'aime bien ce genre de récit, alors pourquoi pas, s'il croise ma route.

  • J’ai bien aimé finalement la manière dont elle décrit sa double culture. Et je garde de sa lecture sur le sable, un moment paisible.

  • Je ne la connaissais pas du tout. Il faudrait que je lise un autre livre d’elle pour le faire une idée de son écriture.

  • Je ne l'ai pas lu depuis des années. Dans les années 90 j'avais beaucoup aimé 'Lettre à mon fils et à tous les petits garçons qui deviendront un jour des hommes" et "des gens qui s'aiment" j'avais lu d'autres titres que je n'ai pas noté dans mon carnet et donc je ne me souviens pas. Mais si je la relisais je pense que la mémoire me reviendrait...c'est une belle personne, engagée, tolérante et je comprends ton plaisir de l'avoir écouté raconter son histoire sur la plage. Je ne savais pas qu'elle avait sortie un nouveau livre. Merci de nous en parler

  • En te lisant j’ai l’impression que ses livres parlent d’elle. Oui tu as raison elle semble une personne tolérante .et agréable. Je vais voir s’il y a un autre titre à la bibliothèque.

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