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"Le naufrage de Venise" d'Isabelle Autissier (Stock)

"Venise la belle, Venise la superlative, ses accumulations de palais, de places, de canaux, d’églises et de raffinements divers, n’a pas résisté. Une vague, une seule, gigantesque et mortifère, a suffi à l’engloutir tout entière et à réduire sa magnificence à néant. Le système MOSE (Moïse), savante et impérieuse combinaison de soixante-dix-huit écluses installées à grands frais et supposées – comme le prophète – apprivoiser les eaux capricieuses de la lagune, a bel et bien failli. La ville est détruite, les victimes innombrables. Noyée la Sérénissime ! Submergée la Cité des masques !
Avant ce cataclysme tant redouté, la famille Malegatti se déchire depuis longtemps face à la menace. Guido, le père, entrepreneur sorti du rang et conseiller aux affaires économiques de la ville, ne jure que par le tourisme de masse et le MOSE tutélaire. Maria Alba, son épouse, descendante des Dandolo de Cantello, a contre elle, comme la Venise qu’elle vénère, de se satisfaire de ses habitudes de belle endormie. Léa, leur fille, a 17 ans seulement mais des dispositions de boutefeu et des inclinaisons de Lolita pas forcément innocentes mais résolument militantes.
Au gré d’un roman haletant, Isabelle Autissier a choisi ces trois guides si particuliers pour rapporter les charmes et les outrances d’une Babel en sursis. Et fait siennes leurs convictions et leurs contradictions pour anticiper un désastre environnemental on ne peut plus réaliste. Conteuse hors pair doublée d’une conscience écologique éclairée, l’ex-navigatrice conduit cette fable à sa guise jusqu’à la transformer en un cauchemar entêtant."
 

Autant le dire tout de suite, j’ai été séduite par ce récit d’anticipation et la plume d’Isabelle Autissier, notre navigatrice nationale dotée d’une conscience écologique certaine.
Ce récit démarre lorsque la ville de Venise a été décimée, effondrée dans la lagune. Le pire est advenu, une vague gigantesque a détruit la belle Sérénissime.
Ce récit met en scène une famille avant le chaos, dont le père Guido est élu municipal en charge du développement économique et qui a plein d’idées pour aménager de nouveaux terrains et faire venir encore plus de touristes. Pour lui, le projet « MOSE » les digues mobiles construites. (et qui sont bien réelles),  sont le moyen efficace de protéger Venise des inondations de plus en plus présentes.
De l’autre côté sa fille Léa, va se construire une conscience écologique auprès d’un de ses professeurs d’université et va vite s’apercevoir que le développement voulu par son père est complètement irresponsable eu égard à toutes les nuisances déjà constatées. Le fameux projet « MOSE » ne sera pas suffisant voire même accentuera l’envasement et l'effondrement. C’est une vision cataclysmique qu’elle présente et elle lutte avec ses petits moyens et ses camarades pour qu’une prise de conscience soit effective et va même jusqu’à l’affrontement avec les forces de l’ordre. Le dialogue est impossible entre le père et la fille.
Au milieu, la femme de Guido, maman de Léa, la douce Maria Alba, descendante d’une illustre famille qui ne rêve et ne vit que pour sa belle Venise.
Outre l’écriture d’Isabelle Autissier, j’ai vraiment aimé ce récit fiction où les deux visions de la ville sont bien expliquées : d’une part, la course au développement économique et donc touristique, l’argent permettant éventuellement de secourir et restaurer des bâtiments. D’autre part, une vision alarmiste avec une conscience écologique qui passe avant le développement touristique. Il faut avant tout sauver la ville et opérer un changement drastique de politique de gestion de la ville et de la lagune.
Ces trois personnes aiment profondément leur ville et pensent à son avenir différemment, le curseur de leur vision environnemental n’étant pas positionné au même niveau.

Passionnant et effrayant ce livre...Donne envie de courir immédiatement en Italie.

Manou en parle très bien.

Et je rajoute jelisjeblogue qui en parle aussi et j'apprends ainsi que cette romancière a été primée. Je ne connaissais que la navigatrice.

Commentaires

  • Aïe, il faudrait plutôt qu'il ne donne pas envie de gonfler le flot des touristes à Venise, non ?

  • C’est vrai, c’est plus moi qui réagit comme cela pour revoir Venise avant qu’elle ne sombre. (Dernière fois vue il y 30 ans) !

  • J'ai eu l'occasion d'entendre l'auteure, c'était passionnant, mais hélas je ne l'ai pas lu!

  • Je l’ai découverte par hasard cet été. J’ignorais que la navigatrice écrivait et c’est vraiment une belle découverte pour moi.

  • J'allais te dire je viens de le présenter et je l'ai moi aussi beaucoup aimé (!) et puis j'ai vu le lien vers mon blog :) Merci pour ce clin d'oeil, je suis vraiment contente que tu sois toi aussi enthousiaste. Ta chronique est superbe et ce roman me marquera longtemps moi aussi. Si les hommes pouvaient une fois pour toutes écouter les menaces de la nature avant qu'il ne soit trop tard...

  • Ah oui j’ai couverte l’auteure cet été et pour moi une belle découverte. Je crois que l’ex navigatrice en’ a écrit d’autres.

  • Le roman est très bien écrit et sérieusement documenté. J'ai découvert le talent d'écriture d'Isabelle Autissier à travers lui

  • Ah oui je t’ai mis en lien et j’apprends plusieurs choses grâce à ton post, merci

  • J'adore cette couverture et je garde un si bon souvenir de Venise que j'espère que ce scénario catastrophe n'arrivera jamais ! Il faudrait vraiment que je lise cette fameuse Isabelle Autissier un jour.

  • Oui je viens d’ailleurs d’en prendre un autre à la médiathèque pour mieux la connaître.

  • Je n'ai rien lu d'Isabelle Autissier jusqu'à présent. Le thème de ce roman est très actuel et plutôt tentant.

  • Oh que oui et je pense que l’auteur s’est vraiment bien documenté

  • Avec toutes les images anxiogènes de l'espagne dont nous avons été abreuvés ces derniers jours, j'avoue que je n'ai pas trop envie de lire actuellement sur ce sujet...

  • Je comprends…mais Venise n’est pas loin et par le biais de l’écrit ça passe.

  • Heu pas vraiment !

  • Peut-être, quand nous serons sortis des cauchemars réels de l'actualité...
    Sur Venise, j'ai noté un autre roman récent, celui de Claude Gallay, "Les jardins de Torcello" (vingt ans après "Seule Venise").

  • Oui je l’ai noté aussi car j’aime beaucoup ce qu’elle écrit !

  • Voilà un livre qui devrait beaucoup me plaire, un sujet qui nous touche tous, et tant font l'autruche...Merci!,

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