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"Que reviennent ceux qui sont loin" la pépite épiphanique de Pierre Adrian (Gallimard 2022)

C'est la première fois que je lis un livre de cet auteur et je suis comblée !

J'ai connu Pierre Adrian, équipier de Philibert (Bobby l'écopier) lors de sa descente de la Seine dans "Roman Fleuve" raconté par Philibert Humm, le voici dans un livre autobiographique d'un tout autre style.

L'auteur revient dans sa maison familiale au mois d'août et se remémore plein de souvenirs.

Ce qui est amusant, c'est que ce livre était finaliste au concours interallié (jury de journalistes)face au livre de Philibert Humm "Roman fleuve". C'est ce dernier qui a gagné le concours, mais j'ai tellement aimé celui-ci, dont le récit prend forme en août dont une bonne partie au moment du 15 août, que je préfère vous le présenter maintenant.  

 

4eme de couverture :

"Là, sur la route de la mer, après le portail blanc, dissimulées derrière les haies de troènes, les tilleuls et les hortensias, se trouvaient les vacances en Bretagne. Août était le mois qui ressemblait le plus à la vie. »

Après de longues années d’absence, un jeune homme retourne dans la grande maison familiale. Dans ce décor de toujours, au contact d’un petit cousin qui lui ressemble, entre les après-midi à la plage et les fêtes sur le port, il mesure avec mélancolie le temps qui a passé.
Chronique d’un été en pente douce qui commence dans la belle lumière d’août pour finir dans l’obscurité, ce roman évoque avec beaucoup de délicatesse la bascule de l’enfance à l’âge adulte."

Cette présentation dit tout du livre mais pas grand chose.

Combien d'extraits il faudrait citer pour rendre compte, de l'atmosphère de cette maison où toutes les générations confondues se côtoient, les portes claquent, les valises se font et se défont au gré des arrivées et des départs, les cris des plus jeunes résonnent. On ne sait même pas combien de personnes, elle peut accueillir cette maison mais quatre générations cohabitent. D'autres maisons alentours viennent aussi gonfler les rangs de la famille au sens large. Le pilier de cette famille, c'est l'aînée, la grand mère de Pierre, la patriarche. Pour combien de temps ?

Et dans cette maison, on y retrouve l'oncle François qui répare tout, les vélos des enfants et tout ce qui va de travers, dans une maison habitée un ou deux mois par an, et on imagine bien les tantes qui alternent lessives, gestion des enfants, retour de plage, les repas et le ménage. (mais cette partie très prosaïque, Pierre Adrian n'en parle pas alors que forcément en tant que mère de famille on pense à la gestion d'une maison avec une tribu)

Pierre Adrian arrive avec son cortège de souvenirs qui ressurgissent en voyant les enfants ou les ados, qui jouent, qui se baignent, flirtent ou boivent.

Dans cette maison les objets ont une âme "Ils étaient les témoins de nos secrets, de nos épiphanies. Les objets savaient tout. Le fauteuil de grand-père, le miroir du salon, le billard de poche, la vaisselle de Quimper."

Les habitudes et traditions familiales sont un ciment : les fêtes du 15 août, avec dans le désordre, sa régate, son bal, le feu d'artifice et la messe avec l'harmonium qui joue l'Ave Maria, véritable épiphanie pour l'auteur, et le chant final en Breton "c'était le seul que l'assemblée entonnait d'une voix forte et sûre, de concorde."

 Plus surprenant est le jet de peluches : la famille en procession part sur la falaise pour jeter le doudou de l'enfant qui selon ses parents est assez grand pour s'en passer. Ainsi, on retrouve un attachant petit Jean de six ans environ qui voit son doudou emporté par les flots. (je trouve cela cruel pour ma part). 

Voici ce que dit l'oncle de Pierre Adrian : "L'avenir de la maison était en suspens, dit-il. On ne savait pas si on pourrait la reprendre à la mort de grand-mère. Il y avait tellement d'entretien, et on se demandait si cela valait la peine de dépenser cet argent pour n'y passer, au fond, qu'un mois d'été.IL fallait qu'ils en discutenr tous ensemble mais il reprocha le fait que dans cette famille, on jouissait de la vie sans prévoir....Enfin...nous nous aimions dit-il et c'était le plus important."

Ce récit est touchant, le final est larmoyant et on se laisse porter par l'écriture fluide. On est forcément touché car ce qui se passe au bout du bout de la Bretagne près de Brest, nous parle aussi de notre enfance à nous et de maisons de famille (peut-être pas aussi grandes)  ; on rentre en spectateur dans cette maison de famille. 

On assiste à la résurgence des perceptions infantiles, des moments passés, des lieux importants, et de sa présence dans cette maison dans laquelle, comme le dit Pierre Adrian à plusieurs reprises, il vit son épiphanie. 

 

 

Commentaires

  • Pour moi cela a été une très belle découverte. Il a écrit d'autres romans semble-t-il. Si j'en vois un...

  • En tout cas, Roman fleuve m'avait beaucoup beaucoup plu...

  • Moi aussi, j'ai bien ri mais je préfère quand même celui là, complètement différent et très vite lu.

  • De cet auteur, je n'avais pas beaucoup aimé "des âmes simples". Je n'ai d'ailleurs pas fait de billet. Je ne sais pas si je vais lui redonner une chance.

  • C'est mon premier et je vais tenter un autre si ça se présente.

  • Je me disais que le nom de l'auteur ne m'était pas inconnu ! J'ai lu "Roman fleuve" il y a quelques semaines et j'ai adoré. Je note celui-ci évidemment surtout si tu es enthousiaste.

  • C’est vraiment un autre style. Difficile d’imaginer que Wpierre Adrian se cache sous les traits de Bobby de « roman fleuve » !

  • Je n'ai jamais lu l'auteur mais tu me fais penser que je voulais le lire, étant originaire du Finistère, j'avais complètement oublié ! Merci

  • Et ce qu’il décrit donne envie à ceux qui ne connaissent pas comme moi !

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