Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Film-documentaire : "les algues vertes" de Pierre Jolivet

Je ne vais pas très souvent au cinéma ou plutôt je choisis particulièrement les films que je veux voir. 

Rappelons les faits : la prolifération des algues en Bretagne et notamment dans la baie de Saint Brieuc serait due à un excès de nitrates dans tous les cours d'eau, généré par l'épandage de lisier et de produits phytosanitaires des exploitations agricoles. Ces algues en se décomposant produisent des gaz pouvant être mortels pour l'homme et les animaux.

 

Ce problème des algues vertes a été un moment évoqué dans la presse nationale mais comme souvent le suivi est presque inexistant ; Ou il faut des décès. J'imagine que la presse locale en fait écho mais de manière mesurée compte tenu des nombreuses pressions exercées. 

J'ai apprécié ce film pour 3 raisons :

 

  1. Les enjeux économiques de la filière agricole notamment et les enjeux touristiques qui justifient l’omerta, sont très bien exposés. Et on comprend bien pourquoi les problèmes sanitaires y compris après des décès sont étouffés. Tout le monde sait mais chacun se tait : beaucoup d'habitants s'interrogent ou comprennent mais chaque personne a un membre de sa famille qui travaille dans les exploitations porcines, donc tout le monde se tait.
  2. J’admire le courage des lanceurs d’alerte telle cette journaliste Inès Léraud incarnée par Céline Sallette à l’écran. Malgré les menaces plus ou moins importantes, elle n'hésite pas à questionner. Elle dérange jusqu'aux personnalités locales et subit des pressions mais elle ne fléchit pas et avance seule pour dénoncer ce désastre écologique, qui pour elle, provoque la mort. 
  3. Documentaire ou film, peu importe finalement. L'installation et l'intégration dans la région de la journaliste avec sa compagne n'a pas trop d'intérêt et sont tellement éclipsées par son combat, que ce sont des moments rafraîchissants.

J'ai une vision lointaine de ce dossier néanmoins je m'interroge :

La justice a été saisie à la fois par les familles de victimes (le film en fait état) et par plusieurs associations écologistes, depuis des années déjà.

Un énième arrêt de la cour d'appel de Rennes vient, le 18 juillet 2023 de donner à l'état quatre mois pour agir.(et renforcer la lutte sur la prolifération des algues). On agit sur les effets et le désastre écologique mais quid de la cause ? 

Dans les articles lus ici ou là, on ne parle que d'écologie et d'environnement, Mais quid des exploitations porcines ? Comment peuvent-elles changer leur manière de travailler ? Leur donne-t-on les moyens de modifier leur processus de production et le contenu de l'épandage est-il vraiment contrôlé ? alors que les autorités donnent leur accord pour créer de nouvelles exploitations...

Et j'ai une pensée pour les victimes courageuses qui se battent contre des mastodontes.  

Bref, pour moi, ce film est un super documentaire indispensable à regarder qui alimente le questionnement national et mondial actuel : comment concilier économie et écologie.

J'ai lu le compte-rendu de Sandrine très au fait du problème puisqu'elle habite la région concernée et elle donne beaucoup d'informations intéressantes sur le sujet et le tournage.

L'avis de notre cinéphile Pascale

 

Commentaires

  • Hé bien parfait! En effet Sandrine est au plus près... Pour le film, je ne garantis rin, mais je peux emprunter la BD, et râler chez moi devant cette situation. Question : a-t-on vraiment besoin de manger ce porc? Quelle transition pour les éleveurs qui doivent avoir de quoi vivre?
    (on m'a parlé de gens achetant des maisons en Bretagne en fonction de l'implantation de ces porcheries, ou plutôt leur absence ^_^)

  • Que l'achat immobilier dépende de ce type de facteurs ne m'étonne pas. Idem avec les aéroports, les projets de zone commerciale, l'autorisation d'installation d'aire de gens du voyage...
    Je ne lirai pas la BD car je n'aime pas ce support. Je n'en lis jamais. Quant à ne pas manger de porc, chacun est libre de ce qu'il mange. Si les demandes d'autorisation de s'implanter émergent c'est qu'il y a de la demande.
    Mais par contre, quid des contrôles ?
    Je suis triste pour ce merveilleux coin de France. On ne peut qu'être en colère. Notre bulletin de vote est notre seul atout et pourtant il y a de quoi "démissionner" de notre fonction de citoyens.

  • Je vais essayer d'y aller avant mon départ en vacances.. j'ai eu l'occasion de voir ces fameuses algues lors d'un été passé près de St Brieuc, et c'est désespérant, surtout quand on prend conscience qu'aucun des maillons de la chaîne (industriels, consommateurs, pouvoirs publics) responsable de cette situation ne semble vouloir prendre suffisamment conscience du problème pour adopter de vraies mesures efficaces, quand la cécité n'est pas volontairement entretenue pour servir des intérêts économiques contre lesquels la sauvegarde de l'environnement a malheureusement bien peu de poids... le film permettra-t-il cette prise de conscience ? Je n'y crois pas vraiment mais l'initiative est de toute façon bienvenue.

  • Je trouve cette initiative vraiment très courageuse. J'ai du mal à comprendre que tout un chacun ne veuille pas préserver le "merveilleux" de la Bretagne. Au moins, le film permettra aux personnes qui sont loin de tout cela, comme moi, d'ouvrir les yeux . J'ai un mariage début août près de Saint Brieuc . Je ne connais pas du tout la côte. On aura peut-être quelques heures pour aller la voir.

  • Il avait également un billet récent de Maggie du blog 1001 classiques concernant ce film. On a souvent l'impression que ce type d'initiatives documentaires ne servent qu'à prêcher les convertis mais il faut du temps pour que les idées fassent leur chemin...

  • Prêcher les convertis, mais tout le remue-ménage a été audible localement. Personnellement j'habitais à l'autre bout de la France d'une part et je ne connaissais personne en Bretagne pour m'en parler. Ce film a au moins le mérite d'être diffusé au niveau national.

  • Je l'ai vu et j'avais lu la BD avant ; j'ai bien compris que tu ne la liras pas, mais elle permet de mieux comprendre, on entre plus dans les détails politiques et sociaux. En tout cas, le film est bien fait à mon avis ; pour les personnes qui n'ont pas connaissance du problème, il est clairement exposé et pour les autres, une révision ne fait jamais de mal. Il y a un autre livre que j'aimerais bien découvrir. C'est "silence dans les champs" de Nicolas Legendre, sur les coulisses de l'agro-alimentaire breton. Il me semble avoir entendu ces jours-ci que ce journaliste du Monde était menacé lui aussi.

  • Je regarderai à la médiathèque si je vois la BD quand même. Et le livre de Nicolas Legendre. Les journalistes sont vite mis au ban des accusés pour incompétence dès lors que cela ne sert pas les intérêts de certains mastodontes.

  • Je compte aller le voir, je n'ai pas encore eu l'occasion, c'est un sujet tabou, elle a bien du courage pour s'attaquer à cela, et c'est loin d'être nouveau, je me souviens d'en voir déjà lorsque j'étais petite à Plestin, ce n'étais pas très loin de chez moi, j'y allais voir une tante. L'élévage intensif de porcs a toujours engendré des problèmes, je me souviens de ne pas pouvoir boire de l'eau du robinet par moment etc...

  • Je vais, si j'en ai l'occasion questionner certaines personnes car je vais dans ce coin de Bretagne pour un mariage début août. La mariée a toute sa famille dans le coin si j'ai bien compris.

  • Je suis plus pessimiste que toi et pense qu'aucun vote ne changera la situation : l'élevage est le premier employeur de Bretagne et ça rapporte. Les porcs sur paille sont beaucoup moins rentables : il leur faut plus de place alors que les porcs sur caillebotis, c'est 0,7 mètres carrés par bête toute sa vie (très courte). Est-ce que les mangeurs de porc savent ça ? Est-ce qu'ils s'en soucient ? Non. Alors rien ne changera..

  • Je ne pense pas être spécialement optimiste et encore moins penser que des élections changeront complètement la donne. Mais le bulletin de vote est un pouvoir pour la population. En tous cas merci pour toutes les informations que tu as données sur ton blog concernant ce problème.

  • https://carnetsdemiriampanigel.blogspot.com/2023/07/les-algues-vertes-jolivet-2023.html
    voici un lien vers mon billet sur le blog Toiles Nomades dédié au cinéma.
    Bien aimé ce film!
    Je viens de lire qu'un des lanceurs d'alertes venait d'être réprimandé par le Prefet pour avoir été visiter une plage "interdite" pour cause d'Algues vertes.

  • Oui pour des faits qui remontent à plusieurs mois ! celui-ci rappelle qu’il alerte depuis 2008 sur le danger des marées vertes, et les décès qui y seraient liés, en mesurant lui-même les taux d’H2S. « Sans notre action, il n’y aurait même pas d’arrêté municipal" dit-il.

  • On m'a proposé d'aller le voir quand il est sorti, j'ai refusé, étant actuellement fatiguée de tout ce qui est conflictuel. je regrette un peu mon refus, étant donné que tous les avis sont positifs sur ce film.

  • Tu peux aller le voir comme un simple documentaire histoire d'en savoir plus sur le problème sans pour cela t'immiscer dans une quelconque querelle ;) les paysages sont toujours beaux tu le sais bien en Bretagne !

  • Merci pour cette présentation et pour les liens. Ce scandale est aussi d'actualité en Belgique, surtout en Flandre où il y a trop d'élevages porcins. Le gouvernement régional a voté un "plan azote" pour lutter contre la pollution qui en découle, mais des associations et des syndicats agricoles le combattent avec acharnement, avec de grandes déclarations comme celle-ci : "L’avenir de notre pays et de la Flandre est en jeu, notre propre production alimentaire flamande."
    Belle mise en page pour ce nouveau blog découvert grâce à Aifelle , bonne continuation.

  • Bonjour Tania,
    Je pensais que le principal sujet pour l'avenir de la Flandre était les inondations et la préservations des digues ! Ce que je ne sais pas, c'est si dans le cadre de la Politique Agricole Commune, ces problèmes de pollution, sont évoqués et si des règles. communes de gestion et contrôle sont votées.

  • Bien sûr, des règles européennes existent, le gouvernement flamand cherche à limiter ces élevages pour s'y conformer, mais... voici un lien pour info vers un article qui concerne les Pays-Bas, où "le comportement schizophrène de l’UE" est clairement expliqué : https://www.agriculture-strategies.eu/2022/07/crise-de-lazote-aux-pays-bas-lelevage-dos-au-mur/

  • Un grand merci Tania. Cet article est vraiment intéressant et laisse quelques espoirs d’amélioration que ce soit Aux Pays Bas ou en France. J’ai l’impression qu’en France , la parole n’est donnée qu’aux lobbys agroalimentaires . On ne lit rien de positif. Un texte comme celui-ci montre bien les avancées certes pas à pas, mais existantes dans ces réglementations.

  • Pour répondre à la question de Keisha; à mon avis, on n'a de toute façon surement pas besoin de manger du porc élevé de cette façon. Je me suis trouvée dans une région de Bretagne où il n'y avait plus d'eau potable au robinet à cause des nitrites. Personne ne dit rien.
    Je n'irai de toute façon pas voir ce film parce que 1° (moi aussi j'aime les listes numérotées) je n'aime plus du tout aller au cinéma 2° J'ai déjà les infos parce que le sujet m'intéresse mais je ne veux pas faire monter ma tension déjà excessive en assistant aux hypocrisies pendant plus d'une heure. 3° Pourtant, je suis contente que ce film existe et je lui souhaite une large diffusion

  • Je pense aller voir ce film militant cet été (déjà repéré), merci pour la piqûre de rappel.
    La bande dessinée évoquée plus haut par certains commentaires est disponible à ce que j'ai vu dans le "système de prêt de livres" de l'AMAP dont je fais partie, je tâcherai de l'emprunter à la rentrée!
    (s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola

  • Je que ce film est très bien fait. Pour ma part, je n'aime pas beaucoup lire des BD, donc je m'abstiendrais.

Écrire un commentaire

NB : Les commentaires de ce blog sont modérés.

Optionnel